Les Nations Unies célèbrent la Journée mondiale de la vie sauvage en appelant à combler les lacunes technologiques en matière de conservation

15 Mar 2024

Publié initialement par le Secrétariat CITES ici

New York / Genève, 15 mars 2024 - Le 4 mars 2024, l’esprit de la conservation de la nature a soufflé sur le monde entier lors des célébrations de la Journée mondiale de la vie sauvage qui se déroulaient sous le thème « Connecter l’humanité et la planète : explorer l’innovation numérique pour la conservation de la vie sauvage », commémorations qui réunissaient des dirigeants mondiaux, des innovateurs et des défenseurs de la nature venus souligner combien était grand le pouvoir de transformation de la technologie dans le domaine de la sauvegarde de la biodiversité de notre planète.   

Alors que les solutions numériques pénètrent de plus en plus profondément les diverses facettes des sociétés humaines, nous nous trouvons au cœur d’une mutation numérique mondiale nécessitant des politiques audacieuses et solutions de financement ambitieuses qui doivent unir la recherche, la société civile, la tech industrie et bien d’autres secteurs au chevet de la conservation de la vie sauvage de notre planète naturelle et en faveur de son utilisation durable.

De la technologie de l’ADN environnemental utilisée pour identifier les dauphins grâce au matériel génétique extrait de l’eau de mer, aux drones pilotés par l’IA utilisés pour surveiller la santé des gorilles dans les zones reculées, des outils et services innovants pour la conservation des espèces sauvages, sont de plus en plus disponibles, conviviaux et efficaces en termes de données. Parallèlement, des difficultés persistent en matière de maîtrise du numérique, d’accès aux technologies et de capacités, ce qui nécessite de créer des solutions permettant d’assurer des retombées équitables qui ne laissent personne au bord du chemin. 

Les célébrations de cette année ont tendu à mettre en lumière les dernières utilisations des technologies numériques dans les domaines de la conservation et du commerce des espèces sauvages, de leur impact sur les écosystèmes et les communautés du monde entier, et des solutions numériques de pointe utilisées pour relever les défis communs de la conservation, lesquels défis sont uniques en leur genre. 

Les célébrations officielles de la Journée mondiale de la vie sauvage se sont déroulées au siège des Nations Unies à New York. L’événement a débuté par un spectacle de Ben Mirin, doctorant à l’Université Cornell et ethno-ornithologue connu sous le nom de « Wildlife DJ ». M. Mirin combine les sons de la nature avec la technologie pour créer une musique propre à stimuler les efforts de conservation. 

En sa qualité d’hôtesse et de modératrice de l’événement, la Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, a souligné l’existence de notre devoir commun envers la conservation des espèces sauvage qui passe par la promotion de solutions technologiques innovantes propres à faire face à la triple crise planétaire. Ce sentiment a été repris dans les allocutions d’ouverture par des personnalités majeures des Nations Unies. La Secrétaire générale de l’UIT, Mme Doreen Bogdan-Martin, a transmis un message d’espoir et rappelé à quel point la technologie peut transformer la vie sur terre et en mer, améliorer les économies et protéger nos écosystèmes. M. Amandeep Singh Gill, Envoyé du Secrétaire général des Nations Unies pour les technologies, a souligné le rôle essentiel des progrès technologiques effectués dans le domaine de la conservation de l’environnement alors qu’il s’agit d’atteindre les objectifs de développement durable.

Dans son allocution d’ouverture, l’Administrateur du PNUD, M. Achim Steiner, a déclaré : « Cette année, l’accent est mis sur le pouvoir de l’innovation numérique pour faire progresser la conservation des espèces sauvages à un moment où notre monde se trouve à l’aube de percées novatrices en matière de protection de la flore et de la faune de notre planète. Avec des partenaires majeurs tels que la CITES, le PNUD aide les pays et les communautés à tirer parti de l’immense puissance des technologies numériques pour protéger et restaurer notre monde naturel. Il s’agit notamment d’assurer l’accessibilité de ces solutions de pointe car elles peuvent contribuer à dynamiser de nouveaux liens entre l’humanité et notre monde naturel - et entre nous.» 

M. Peter Houlihan, vice-président exécutif de la biodiversité et de la conservation à la Fondation XPrize, a prononcé un discours liminaire motivant qui communiquait sa vision de l’utilisation de la technologie pour relever les défis écologiques en donnant aux communautés locales les outils nécessaires pour gérer, surveiller et protéger les espèces de manière autonome.

L’événement a mis en évidence le potentiel des innovations numériques en matière de conservation au cours de quatre sessions :  

L’innovation numérique façonne aujourd’hui la conservation des espèces sauvages : Mme Stephanie O’Donnell, directrice exécutive de WILDLABS, a donné son point de vue sur le #Tech4Wildlife Challenge, démontrant l’importance de la collaboration intersectorielle dans l’avancement des technologies de pointe. Puis ce fut la présentation de Mme Sara Beery, professeure assistante au MIT, qui a expliqué en quoi l’utilisation de l’IA contribue aujourd’hui à traiter les problèmes actuels de conservation. 

Concours international d’art pour les jeunes du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) : Ce concours mondial très populaire a atteint de nouveaux sommets cette année, avec plus de 3 000 participations en provenance de 141 pays. La présentation des finalistes et des lauréats par le PDG de l’IFAW, M. Azzedine Downes, et la directrice du bureau américain, Mme Danielle Kessler, a été complétée par une prestation musicale de la célèbre chanteuse de Broadway, Kara Lindsay, qui y a ajouté une touche artistique. 

Description automatically generatedCombler les lacunes technologiques en matière de conservation pour un avenir durable : Animée par la Secrétaire générale de la CITES, la table ronde a réuni des spécialistes qui ont transmis leurs messages sur les opportunités et les défis liés à l’intégration de la technologie dans les travaux de conservation. Mme Krithi Karanth, du Centre for Wildlife Studies, a prôné des solutions évolutives mettant en avant la coexistence entre l’homme et les espèces sauvages. M. Adams Cassinga, de Conserv Congo, a parlé de la gouvernance numérique centrée sur l’humain et de l’autonomisation en matière de conservation. M. Jorge Ahumada, de Wildlife Insights, a souligné la nécessité d’exploiter des solutions novatrices en matière de collecte de données mises au service de toutes les espèces sauvages et de toutes les communautés autochtones. Mme Sophie Maxwell, de la Connected Conservation Foundation, a appelé les entreprises technologiques à intensifier leur soutien technique aux actions globales de conservation. 

Les États membres ont également fait part de leurs progrès dans l’application des technologies numériques à la conservation des espèces sauvages, soulignant leur engagement au niveau mondial. D’autres déclarations ont été prononcées par S.E. Mme Ilana Seid, Représentante permanente des Palaos auprès des Nations Unies, par S.E. Mme MathuJoyini, Représentante permanente de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies, par M. Mark Seah, Représentant permanent adjoint de Singapour auprès des Nations Unies, par S.E. Mme Alicia Buenrosto Massieu, Représentante permanente adjointe du Mexique auprès des Nations Unies, et par Mme Daphne Carlson, Cheffe de la Division de la conservation internationale au Fish and Wildlife Service des États-Unis. 

Jackson Wild Showcase : Sous la direction de son nouveau directeur exécutif, M. Geoff Daniels, la vitrine a donné un aperçu du rôle du narratif dans la défense de l’environnement par le biais de divers médias numériques, faisant la démonstration de l’aspect fascinant des récits de conservation. Il a également annoncé une initiative éducative novatrice avec NatureEye qui vise à faire entrer la nature dans les salles de classe grâce à une expérience unique de réalité virtuelle immersive. 

La journée s’est conclue sur un message des jeunes organisateurs du Symposium régional de la jeunesse de la Journée mondiale de la vie sauvage et du Réseau mondial CITES de la jeunesse (CGYN), qui sera lancé prochainement. Le Réseau de la jeunesse doit être lancé lors du premier Programme CITES de leadership de la jeunesse, dans l’espérance que les jeunes s’emparent du leadership dans les actions de conservation. 

En lançant son message pour la célébration de la Journée mondiale de la vie sauvage de cette année, la Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, a déclaré : « L’environnement numérique offre des possibilités sans précédent pour la surveillance, la protection et la conservation des populations sauvages. De la surveillance par satellite à l’intelligence artificielle, des drones à la réalité virtuelle, les possibilités sont infinies et l’impact est profond. C’est à nous d’innover de manière responsable, de donner la priorité à l’équité dans les technologies de la conservation, et de veiller à ce qu’elles servent et renforcent les communautés qui coexistent avec les espèces sauvages. » 

Une réception spéciale de la Journée mondiale de la vie sauvage a été organisée en soirée par le Fish and Wildlife Service des États-Unis (USFWS), appuyé par Jackson Wild et WILDLABS, et accueillie sur GitHub. Des représentants de nombreuses organisations de conservation et entreprises technologiques ont participé à des sessions de réseautage et séances interactives dans un but de promotion de la coopération intersectorielle en faveur de l’innovation numérique dans la conservation des espèces sauvages.

À Genève, en Suisse, les commémorations de la Journée mondiale de la vie sauvage 2024 se sont déroulées à l’Union internationale des télécommunications (UIT), organisée par le Réseau environnement de Genève (GEN), en collaboration avec l’UIT et le Secrétariat de la CITES.

Animée par le Chef de l’Unité juridique du Secrétariat CITES, M. Juan Carlos Vasquez, la manifestation s’est ouverte par des allocutions de Mme Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT, S.E.  Mme l’Ambassadrice Bathsheba Nell Crocker, Représentante permanente des États-Unis auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, et M. Matthias Lörtscher, Chef de l’Organe de gestion CITES en Suisse. 

Mme Bogdan-Martin a souligné combien le thème de la Journée mondiale de la vie sauvage de cette année était « un bel exemple de la façon dont la collaboration multipartite fait que l’innovation numérique fonctionne au bénéfice des humains et de notre planète - prouvant ainsi que la coexistence entre l’homme et les espèces sauvages est possible dans un monde de plus en plus connecté »

Mme l’Ambassadrice Bathsheba Nell Crocker a déclaré : « Nous avons fait de grands progrès, mais nous ne faisons qu’effleurer la surface de ce qui sera possible grâce aux progrès technologiques... Nous vivons  une période passionnante pour œuvrer ensemble à la conservation de la vie sauvage... [et au renouvèlement de] notre engagement commun à exploiter des solutions innovantes visant à faire une véritable différence pour la santé de notre planète. »  

M. Matthias Lörtscher a déclaré : « Nous avons lancé des appels à l’action et à une collaboration plus étroite. Les partenariats que nous avons observés aujourd’hui sont de bons exemples d’innovations numériques qui contribuent de manière positive à la conservation et à la mise en œuvre de la CITES. » 

Les exposés ont porté sur une série d’initiatives, notamment ceux  de Mme Dao Nguyen de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur le partenariat Tech4Nature co-développé avec Huawei ; de M. John David de CNUCED-SYDONIA sur l’histoire et les progrès des systèmes de permis eCITES ; de M. Jean-Manuel Canet d’Orange Consulting sur les recommandations pour les opportunités de biodiversité et les solutions TIC ; de Mme Simone Haysom, Cheffe d’ECO-SOLVE, sur l’utilisation de l’IA pour repérer le trafic d’espèces sauvages en ligne. 

Mme Esther Githinjiof WILDLABS, qui s’est jointe à nous en ligne, a présenté le défi photo #Tech4Wildlife et le programme WILDLABS des femmes dans les technologies de la conservation. Son exposé été suivi de celui de M. Swabir Abdulrehman, de la Connected Conservation Foundation, sur le programme satellite pour la biodiversité et de celui de M. Bourhan Yassin, de Rainforest Connection, sur la façon dont un spectrogramme bidimensionnel des sons de la nature participe aux progrès de la recherche sur les espèces sauvages.

Le Secrétariat de la CITES, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) représentée par Mme Julia Nakamura, a lancé le projet CITES-LEX. Il s’agit d’un nouveau système d’information qui fournit des catalogues nationaux et des capacités de recherches exhaustives sur la législation et les politiques afférentes à la mise en œuvre de la Convention.

Les trois commémorations de la Journée mondiale de la vie sauvage 2024, ainsi que de nombreuses autres manifestations organisées à l’occasion de cette journée, ont servi d’appel à agir pour l’adoption de technologies innovantes, afin d’assurer un avenir durable aux espèces sauvages de notre planète. À mesure que nous avançons, les idées échangées au cours de cette journée joueront sans aucun doute un rôle central dans la formation de nouvelles collaborations, la création de nouvelles idées, et l’élaboration de stratégies globales de conservation. 

 

Célébration de la Journée mondiale de la vie sauvage 2024 des Nations Unies, en ligne ici

Célébration de la Journée mondiale de la vie sauvage 2024 à Genève, en ligne ici

 

 

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Notes de l’éditeur :  

Pour les questions, veuillez contacter [email protected]  

 

À propos de la Journée mondiale de la vie sauvage des Nations Unies 

Le 20 décembre 2013, la 68e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 3 mars Journée mondiale de la vie sauvage pour célébrer et faire connaître la faune et à la flore sauvages du monde entier. La date est celle de la signature de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1973. La Journée mondiale de la vie sauvage est devenue le plus important des événements annuels mondiaux consacrés aux espèces sauvages. 

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Pour en savoir plus : https://wildlifeday.org/fr 

À propos de la CITES 

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies. 

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